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                                                         Trois marches à monter

         Laissez passer les moments de  bonheurs, il n'y a parfois que quelques pas, trois marches à monter pour découvrir un nouveau paysages, faire de nouvelles rencontres, vivre un moment simple...mais essentiel!

 

Un terrain en pente, trois marches à monter, une rampe que la glycine a recouverte, et sur la gauche une rocaille colorée de rose.

Et en haut, le jardin!

Pas un jardin secret comme dans les carnets mais plutôt un endroit extraordinaire comme le dit si bien la chanson.

Le gazon porte encore à cette heure matinale, quelques perles de rosée. L’allée centrale est pavée de pas de pierre blancs.

Tout au fond, un petit cabanon de bois, au toit pentu, le repère des pelles et des râteaux et autres outils d’embellissement.

De chaque côté du carré de verdure, une tonnelle de jasmin blanc enturbannée de lucioles solaires qui doivent accompagner la tombée de la nuit et redonner la vie au lieu et à la vigne vierge qui coure sur les murs.

Le jardin est peuplé de rosiers multicolores, d’hortensias, d’un lilas où se loge une niche à oiseaux, qui se balance au grès de la bise du matin, celle qui apporte les odeurs de fin d’été.

Le silence envahit les pensées qui vagabondent et donne envie de fermer les yeux.

Respirer lentement et se laisser porter dans quelques rêves de moments doux et apaisés. Un papillon blanc qui se balance, transforme ce nid floral en piste de danse.

Le silence donne de la force à sa présence.

Un moment de quiétude où renaît le temps d’un instant l’insouciance de l’enfance et qui gomme les contrariétés et les difficultés passagères.

Juste un petit bonheur de passage.

                                                                                                                         §§§§§§

 

Juste trois marches à monter pour aller flâner sur le remblais, le long des cabines bleues et blanches.

La mer est bien loin ce matin de grande marée et les pêcheurs agitent rateaux, crochets, épuisettes et, paniers en main, cherchent la prise qu'ils ne manqueront pas de commenter avec les voisins et lors du déjeuner ou du dîner en famille.

Il y aura aussi les déçus de ne pas avoir trouvé grand chose, la faute au vent, aux touristes qui font trop de bruit et piétinnent sans précautions, bref une vraie bonne raison de rentrer bredouille.

L'air est frais et une légère bise de mer fait voler le drapeau vert de la cabine des sauveteurs, et apporte cette légère senteur iodée qui donne encore ce parfum de vacances.

Le soleil est lui aussi au rendez-vous, et, au loin, donne fière allure aux toiles blanches des voiliers.

Deux cerfs-volants lancés par des enfants virevoltent et tourbillonnent dans un ciel bleu azur.

Quelques marcheurs aux pas appuyés, bâtons à la main donnant la cadence,traversent la plage sur le sable mouillé.

A l'horizon se devinent des rochers et une île, et un clocher laisse à penser que quelques habitants se sont isolés de ce monde pressé.

S'assoeoir, ne penser à rien qu'à l'air qui pénètre les narines, profiter de ce spectacle apaisant, souffler!

Les premiers pêcheurs remontent, sacs et paniers à la main, l'air fier pour certains, moins glorieux pour d'autres, mais avec un point commun, ils viennent de passer un moment heureux et même les moins chanceux remettront ça à la prochaine marée.

Le remblais se peuple tout à coup. Des gestes, des mots, donnent déjà le ton des succès de chacun.

Les cabines s'ouvrent, les pêcheurs se changent et rangent leur matériel.

Une marée passe...

 

                                                                                                                       §§§§§§

 

 Trois marches à monter pour atteindre la muraille qui surplombe le quai, le port et so café.

Le serveur papillonne de table en table, la terrasse est très animée en cette fin de matinée, apéritif oblige!

Les bruits de verres sont amplifiés par les murs de pierres. Des mains se lèvent pour appeler, demander la carte, payer. un vrai tableau de vie, de joies, de bonne humeur.

Après une pause rafraîchissante, c'est la montée de la ruelle vers le centre du village. Des bruits de flonflons s'élèvent tout en haut, il y a comme une fête.

La petite rue pavée serpente parmi des maisons hautes aux murs de  granit. L'ombre couvre les pas d'un peu de fraîcheur en cette journée anormalement chaude voire même caniculaire.

Cris de joie, rires s'échappent de la petite place qui se dessine petit à petit au fil de l'avancée.

Arrivé tout en haut,quelques curieux sous les platanes ont le regard tourné vers la mairie où une mariée dans une robe fleurie et une veste blanche est tout sourire pour les familles et amis qui font une haie d'honneur. A ses côtés un homme plus âgé au costume bleu clair, chemise blanche et chapeau blanc cassé, n'a d'yeux que pour sa jolie mariée.

Il pleut du bonheur, des pétales de roses blancs et des grains de riz, le tout dans un décor magique devant eux, plongeant sur la mer où passent des voiliers blancs eux aussi. Les rochers sont découverts, l'un est lui aussi blanc sur son sommet*!

C'est marée basse.

 

* Rendez-vous pour lire ma Nouvelle "Le rocher aux papillons"

 

 

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

               

 

 

 

                       

 

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